À Lyon, le bar à vins-restaurant les Assembleurs est l’un des pionniers du vin à la tireuse en France.
Servir un verre de vin comme on tire un demi de bière à la pression, en voilà une drôle d'idée ! « J'ai du faire dix-sept banques avant de voir mon projet de financement accepté », explique Antoine Oran, pionnier du canon servi à la tireuse dans son établissement lyonnais désormais bien connu : les Assembleurs. Le concept ? Oran et ses équipes vont chercher dans le vignoble des jus qu'ils assemblent eux-mêmes dans des fûts de nouvelle génération. Ceux-ci sont ensuite branchés comme des fûts à bières sur les becs de l'établissement, et distribués au client, au verre ou à emporter, comme les cubitainers d'autrefois. « Mon idée, c'est que 90% des vins servis à la bouteille sont bus dans l'année. Ce sont des vins plaisirs. Il faut en redé mocratiser la consommation », détaille l'entrepreneur, dont le prix au verre plafonne à 5 euros.
Écologique et rentable.
Tous louent les qualités de l'invention. L'empreinte carbone est divisée par trente. « Un fût pèse 1,2 kilo, soit l'équivalent de 27 bouteilles », explique Antoine Oran. Ce fût revient aussi moins cher (une centaine d'euros pour le professionnel) et permet de conserver les jus plus longtemps qu'un BIB. Six mois s'il est ouvert, trois ans s'il reste en cave. Bien sûr, cette invention a ses limites. Dans cet environnement étanche, le vin n'évolue pas. Tout comme ses avantages. On peut minimiser l'apport en soufre. Quoi qu'il en soit, elle a déjà séduit de grands noms du vignoble, tels les Perrin à Châteauneuf-du-Pape qui l'utilisent pour exporter certaines de leurs cuvées aux Etats-Unis. Chez Loïs, peut-être ?